Hiroshima mon amour

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L’histoire apparemment banale
Hiroshima, août 1957. Une actrice (Elle) française - mariée et mère de deux enfants - rencontre un architecte (Lui) japonais, marié lui aussi. Cette femme et cet homme vivent une aventure amoureuse d’un peu plus de 24 heures.
L’amour de la française et du japonais est à priori un amour de rencontre, banal : ce qui importe - dit Marguerite Duras - c’est ce qui s’ensuit de ces rencontres quotidiennes.

photos © Jeanne Quattropani

L’histoire qui n'est pas banale
6 août 1945, la bombe atomique doit anéantir Hiroshima. De quelle faute doit-on punir Hiroshima ? Aucune, si ce n’est d’être japonaise à un moment particulier de l’histoire du XXème siècle. Août 1957 : la ville a survécu. Aujourd’hui, Hiroshima vit comme n’importe quelle autre ville au monde. C’est presque comme si elle avait oublié la catastrophe de 1945.

En 1945, une petite fille de vingt ans voudrait mourir d’amour et de honte à Nevers, en France. Quelle faute a-t-elle commise ? Aucune, si ce n’est qu’elle a aimé un soldat allemand ennemi de sa patrie. 1945, quelques jours avant la libération : le soldat allemand est tué, la petite fille est tondue en place publique. En 1957 la petite fille a survécu, mais la mémoire de ce deuil et de cette honte détermine et asservit encore la femme qu’elle est devenue.

Le personnage de la française reconnaît dans la ville de Hiroshima les traits de la survivance qui la caractérise. Hiroshima est à son image ; comme elle, la ville cherche l’oubli et la paix. C’est à ce moment là qu’Elle rencontre le japonais.

Presse – extraits

24Heures, 18 septembre 2009, Michel Caspary
Il y a des petites formes qui suscitent de grandes émotions. On se rappelle de deux exemples signés Giorgio Brasey. D’abord Pour solde de tout compte, puis Hiroshima mon amour. Le metteur en scène reprend ce dernier spectacle, créé en 2008.

24Heures, 12 avril 2008, Jean-Louis Kuffer
Très belle épure que l’adaptation d’Hiroshima mon amour de Marguerite Duras, présentée au 2.21.
Le murmure intime semble émaner des deux corps des amants debout, enlacés dans un seul drap et s’opposant d’emblée, lui, le Japonais, affirmant « tu n’as rien vu à Hiroshima, rien » et elle, « j’ai tout vu tout »
(…)
C’est Duras au plus pur, au plus dense, à l’inextricable nœud d’Eros et de Thanatos, au cœur de la tragédie qui oppose le désir jeune et la fatalité historique, les corps qui veulent jouir et les interdits de la guerre (…) que Giorgio Brasey revisite avec cette version stylisée d’Hiroshima mon amour, dans une scénographie (David Deppierraz) magnifiquement accordée par son graphisme limpide et ses lumières (Nicolas Mayoraz).
L’innocence scandaleuse de l’amour sur fond de catastrophe est figurée, au début, par la nudité complète des amants, dont les vêtements ne cacheront rien non plus de ce que les mots révèlent de chacun.
On est ici dans l’incandescence de la passion, mais l’impossible amour se module avec autant de douceur que d’acuité au fil des mots que les deux jeunes comédiens (Cathy Sottas et Xavier Fernandez Cavada) habitent avec un mélange de dignité rituelle et de grâce naturelle, par lequel l’amour irradie.

L’Hebdo, 17 avril 2008, Bernadette Richard

Sacré défi que de monter au théâtre cette histoire de Marguerite Duras dont Resnais a fait un chef d’œuvre au cinéma.
(…)
Le metteur en scène Giorgio Brasey a pris le parti d’un travail très exigent sur le texte et la gestuelle, l’occasion pour le public de redécouvrir Duras et sa manière implacable de décortiquer la mémoire et les sentiments. Une pièce qui oscille entre pudeur et exhibitionnisme dans un sobre décor.